Le monde des lettres —et de l’Histoire— a perdu en février dernier un grand témoin de son époque en la personne de Maherzia Amira Bournaz. Auteur d’un premier ouvrage sorti en 2000 chez Cérès, “Maherzia se souvient, Tunis 1930” Maherzia y raconte l’ambiance et la vie de ces années 30 à Tunis, Hammam-Lif mais également à Sousse o? elle avait été institutrice technique d’arts traditionnels tunisiens ; elle y raconte, notamment, la mort de la diva de ces années-là, la grande Habiba Msika disparue le 27 février 1930. Un autre point fort de l’ouvrage est le récit de la guerre de 1942 telle que vécue par les Tunisiens, du début jusqu’à la fin.
Son second ouvrage, “C’était Tunis 1920” (Cérès 2001, préface de Frédéric Mitterrand), est ainsi présenté par l’auteur :
Quel plaisir d’avoir mon âge
Il me donne beaucoup d’avantages
Il me permet de tenir un langage
Franc et joyeux à tous les personnages
Vingt ans, c’est la fleur de l’âge, comptez
Quatre fois vingt ans, cela fait un bouquet
Beau, varié, coloré et parfumé
Pour toute la vie jusqu’à l’éternité
Je ne vous parlerai que de mon enfance
Comparée à celle d’aujourd’hui, quelle différence
Mes chers souvenirs enfouis dans ma conscience
Je vous les raconte exactement,
faites-moi confiance.
Membre actif de l’UNFT, Maherzia laisse derrière elle de nombreux articles publiés dans la revue de l’Association des Anciennes élèves de la rue de Pacha (1985-1994). Elle a plusieurs fois été l’invitée d’émissions radiophoniques et télévisées afin de témoigner de son époque. Maintes fois décorée et médaillée, elle a notamment été consacrée “Femme de Lettres émérite du 20ème siècle?Äù par le CREDIF en mars 2000. Elle a fermé les yeux le 26 février 2003 dans les bras de sa fille, Alia Baccar Bournaz.
Mohamed Bouamoud
Source : realites.com.tn
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